01/01 - Dossier : Denilson, chronique d'un talent gâché

Joueur au talent inestimable, Denilson de Oliveira Araujo, dit Denilson, ne parviendra jamais à confirmer son incroyable potentiel. De Sao Paulo en passant par le Betis Séville, revivez le parcours de celui qui était considéré comme le "futur meilleur joueur du monde".

Les débuts

Denilson commence à taper dans le ballon très jeune sur les terrains vagues de la banlieue de Sao Paulo. Celui que l'on surnomme alors "Le Petit Bègue" se fait remarquer par le club pauliste du FC Sao Paulo qui l'engage dès l'âge de 11 ans. Âgé de 16 ans, Denilson intègre le groupe professionnel et commence à se faire une place dans le 11 type de l'entraîneur de l'époque et commence à glaner des titres nationaux et continentaux.

La naissance d'un prodige

En 1997, Denilson se révèle aux yeux du monde à l'occasion du Tournoi de France (compétition amicale réunissant l'Angleterre, le Brésil, la France et l'Italie) et commence à attirer le regard des recruteurs européens. Il confirmera son talent en remportant la Coupe des Confédérations et la Copa America de la même année et remporta par la même occasion le titre de meilleur joueur des 2 tournois à tout juste 20 ans. Rapidement, Denilson acquiert la réputation de "futur meilleur joueur du monde".

98 sera l'année de la consécration pour le gamin de Sao Paulo. Participant à la Coupe du Monde en France, Denilson disputera 6 des 7 matches des Auriverdes et perdra en finale face à l'équipe de France de Zinedine Zidane. Il se fait remarquer par ses passements de jambes et ses feintes incroyables. Le Brésil voir naître le "Nouveau Garrincha". L'Europe entière lui fait les yeux doux. La Lazio, Manchester United et le FC Barcelone se montrent très intéressés par ses services. Mais à la surprise générale, Denilson rejoint le Betis Séville pour ce qui sera, à l'époque, le plus gros transfert de l'histoire (32ME).

Le fiasco andalou

A la surprise générale donc, celui qui est considéré comme le futur Ballon d'Or rejoint le Betis Séville, club de milieu de tableau, qui misera tout sur son incroyable talent pour regagner les sommets, aussi bien en Espagne qu'en Europe. Mais l'aventure andalouse se transforme très vite en cauchemar pour le Sud-américain. Malgré son statut de vice-champion du monde, Denilson peine à s'imposer. Pire, en 2000 le club verdiblanco est rétrogradé en Segunda Division et Denilson est prêté au club brésilien de Flamengo. De retour à Séville, il contribue à la remontée du club dans l'élite, puis dans la foulée réalise une excellente saison. Le Betis accroche même une place en Coupe de l'UEFA. On pense revoir le Denilson des années 97 et 98. Mais des blessures à répétition, principalement au ménisque droit freineront sa renaissance. "Avec mon histoire, on pourrait faire un livre. Mais bon, c'est simple. Ma venue en Europe, au Betis Séville, a été l'occasion d'un grand transfert, énorme à l'époque. On m'a payé très cher, et pour ce prix, on attendait tout simplement trop de moi. J'étais jeune, c'était dur. Je n'étais pas prêt à supporter tout ça. Je sais que j'ai beaucoup appris de ces années. J'ai acquis une grande expérience. Après ce que j'ai vécu en Espagne, rien ne peut être pire", dira-t-il au moment de son départ. Au total, Denilson aura passé sept saisons à Séville et aura disputé 165 matches en Liga et inscrira 12 buts.

L'année girondine

Contre toutes attentes, Denilson rejoint Bordeaux en août 2005 pour seulement 4ME. "Je voulais trouver un club fiable, avec des structures solides, où je pourrais me sentir bien. Quand Bordeaux s'est manifesté, je me suis dit que cela pourrait être une très bonne opportunité. Je connaissais déjà le club de réputation et j'en ai discuté avec Savio, qui m'a confirmé que je faisais le bon choix." Marquant l'un des buts les plus rapides de l'histoire de la L1 en 11 secondes face à Nice, Denilson retrouve peu à peu ses sensations d'antan mais sa gourmandise incitera Bordeaux à s'en débarasser. Il rejoindra par la suite Al Nasr Riyad, puis le FC Dallas.

Le retour au Brésil

Denilson s'est depuis refait une petite santé à Palmeiras, club qu'il quittera cet hiver. Régulièrement titulaire, il a attiré de nouveaux l'oeil avide des recruteurs occidentaux. "J'ai reçu des offres de Grèce, d'Angleterre, de Turquie et d'Allemagne".